"Dessalines: un esclave devenu empereur"
- roikenley
- 17 oct. 2016
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D'origine africaine (afro-caribéen), il etait d'abord esclave à Saint-Domingue dans l'habitation de Henri Duclos. Jean-Jacques Dessalines, qui naquit le 20 septembre 1758, fut élevé sous le regard de sa tante, la future guerrière Victoria Montou, également esclave comme lui[1]. Victoria Montou, femme énergique, s'en trouvera astreinte quotidiennement au rude labeur des champs. Son meilleur ami était son propre neveu Jean-Jacques Dessalines, esclave comme elle[2].Plus âgée que lui, elle lui enseigna comment se battre dans un combat au corps-à-corps et la façon de lancer un couteau. Surnommé affectueusement Gran Toya, elle guida et conseilla Dessalines dans sa jeunesse. Il était fort attaché à cette tante, seul membre vivant de sa famille.
Puis, durant les troubles qui mènent à l'indépendance de l'île, il devient lieutenant de Toussaint Louverture et combat à ses côtés lors de la Guerre des couteaux (1799-1800). En octobre 1802, il organise la mutinerie de l'armée dominicaine contre l'expédition napoléonienne. Il combat le général mulâtre André Rigaud et le général français Charles Leclerc.
Après la déportation de Toussaint, il se soumet à la France. S'étant insurgé peu après, il se retire au nord de l'île [réf. souhaitée] ; il réussit, avec l'aide du commandant du fort de la Crête-à-Pierrot, Louis Daure Lamartinière, et de la femme de celui-ci, Marie-Jeanne Lamartinière, à repousser Donatien-Marie-Joseph de Rochambeau dans le sanglant combat de la Crête-à-Pierrot, de Petite-Rivière de l'Artibonite. Par la suite, après la mort du colonel Louis Daure Lamartinière, sa veuve rejoindra Jean-Jacques Dessalines et deviendra, un temps, sa maîtresse[3].
Le 18 mai 1803, lors du congrès de l'Arcahaie, regroupant l'ensemble des chefs de la Révolution haïtienne, Jean-Jacques Dessalines arracha du drapeau tricolore français la partie centrale de couleur blanche. Une révolutionnaire, Catherine Flon, prit les deux morceaux restants, le bleu et le rouge, et les cousit ensemble pour symboliser l'union des noirs et des mulâtres et créer le nouvel étendard de la République d'Haïti. Ce drapeau, inspiré du drapeau français dont la partie blanche, considérée comme le symbole de la race blanche et non pas de la royauté, a été déchirée. Presque tous les officiers se rallieront à ce nouveau drapeau, sauf ceux de Lamour Desrances qui lui préféreront le drapeau aux couleurs noire et rouge. Dessalines pourchassera les partisans du chef de guerre Lamour Desrances, qui refusait de reconnaître Dessalines comme général en chef, en envoyant à ses trousses le général Nicolas Geffrard qui finira par l'arrêter et anéantir son parti[4]. Il réussit le 18 novembre 1803 à vaincre les Français à la bataille de Vertières, et le 1er janvier 1804 Dessalines proclame l'indépendance d'Haïti. Il se fait d'abord gouverneur général à vie, puis empereur — pour ne pas être devancé par son rival, Napoléon — sous le nom de Jacques Ier (1804).
Le 8 octobre 1804, il est couronné par Jean-Baptiste-Joseph Brelle, qu'il a fait grand-archevêque d'Haïti le jour précédent. Dans la constitution impériale rédigée par Jacques Ier lui-même, il est précisé que le fils aîné de l'empereur héritera de son empire. Le fils aîné de Jacques Ier est le prince Jacques Dessalines dit Jacques le Bien-Aimé. L'ordre de succession précise que si le prince Jacques ne peut accéder au trône pour les différentes raisons que ce soit, une régence de 20 ans serait mise en place à la mort de l'empereur Jacques Ier. Cette régence serait dirigée par l'épouse de Dessalines, l'impératrice Marie-Claire Heureuse Félicité.
Dès qu'il devient empereur, Jacques Ier fait massacrer les Français « qui espéraient le retour de l'ordre ancien en Haïti »[réf. nécessaire] et poursuit une politique de « caporalisme agraire » (comme le désigne Michel-Rolph Trouillot) destinée à maintenir les profits de l'industrie sucrière par la force, sans esclavage proprement dit.
Son gouvernement ayant décidé d'entreprendre une réforme agraire au profit des anciens esclaves sans terre, il est assassiné le 17 octobre 1806 au Pont-Rouge, au Nord de Port-au-Prince, par ses collaborateurs, Alexandre Pétion, Jean-Pierre Boyer, André Rigaud et Bruno Blanchet qui servaient d'intermédiaire entre tous sans oublier Henri Christophe qui se trouvait dans le nord[5]. Après l'assassinat de Jacques Ier, ses ministres tentent de faire reconnaître son fils Jacques le Bien-Aimé comme empereur légitime. Mais l'empire est immédiatement aboli par les assassins de Dessalines. L'impératrice Marie-Claire Heureuse Félicité quitte alors la capitale avec ses enfants. Le corps de Dessalines est simplement inhumé sur le lieu de son assassinat. Sous le règne de l'empereur Faustin Soulouque, le corps de Dessalines est inhumé dans un tombeau digne de son rang d'empereur. Le corps de Dessalines est ensuite placé dans un grand mausolée à sa gloire.
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