"Lettre à la mort"

Avec le souffle du monde, je t’écris, la mort.

Tu es aveugle, je le sais, mais il faut voir ces phrases. Tes yeux de furtifs regards impitoyables sont supposés être allumés pour saisir l’essence de cette correspondance.

Tu es arrogante, je le crois, mais tu as à grimper le mont de mes idées avec gentillesse et justesse. Ces idées viennent d’un noir, un Haïtien qui ne veut guère avoir l’affinité avec toi. En clair, la personne, la mort, qui te parle à l’ instant, ne désire point être en communication avec toi. Ainsi, te prié-je de ne plus passer à mes cotés, pire d’être ton ami. Donc, quand tu vois de loin ma lueur, veuille jeter tes regards vers l’horizon… Donne-moi le temps pour penser ; donne-moi le temps pour vivre ; donne-moi le temps pour détecter les délices de la vie. J’aime le temps !

Après un millénaire, certainement, j’aurai besoin de te rencontrer en vue de te punir. J’aurai encore la vitalité pour te vaincre. Espèce de sadique !

Tu harcèles à foison mes proches ; tu es insolente… Arrogamment, tu nous manges l’espoir ; tu nous avales les rêves, tu nous déchires les actes de naissances. Je les vois maintes fois sur tes lèvres insalubres ; des lèvres pleines de flétrissures, de salissures.

La mort, journellement, on prie en sorte que tu sois morte, mais, tu vis et résistes encore. Tu es marquée par une saffrerie à l’égard nous …Alors, ton ventre n’est-il pas encore plein ? Quand est-ce que tu seras constipée ? Tu gobes toujours et encore… À quelle fin ? Je regarde tes dents lors de ton sourire pour oser minimiser la vie ; elles sont noires à l’instar du charbon. La mort, source de chagrin, je te déteste !

Comme disait l’autre : « Pour vivre, laisse vivre » ; en nous assurant que tu désires vivre longtemps, nous te demandons de nous laisser vivre…

James-kenley Jean-Baptiste, Epistolier